Peux-tu te présenter ?
Ma sœur jumelle et moi sommes nées le 21/12/1981. Ma sœur Emilie est née à 15h35 et pesait 1,950kg. Moi, Ophélie, je suis née à 16h45 et pesait 2,250kg.
Nous sommes des jumelles monozygotes, c’est-à-dire que nous étions dans la même poche et que nous partageons le même ADN. Quand nous étions petites, on se ressemblait beaucoup physiquement avec toujours une petite différence de poids.
Petites nous étions inséparables, quand on nous mettait dans des lits différents, on se retrouvait toujours dans le même. Si on se faisait garder séparément, on avait de la fièvre, etc…
A quel âge as-tu coupé le cordon avec ta sœur jumelle ?
A 5 ans, j’ai eu un accident dans lequel j’ai perdu un bout de doigt. Depuis ce jour-là, j’ai eu l’impression d’être différente de ma sœur, que nous n’étions plus jumelles, comme si le cordon entre nous avait été coupé. Je faisais tout le contraire d’elle. Son style était très féminin et moi plutôt garçon manqué. Quand elle avait les cheveux longs, je les avais courts et inversement. C’est donc à partir de cet âge que j’ai pu construire ma propre identité.
Plus tard, je suis partie à l’internat, sans elle. De son coté, elle a toujours eu le lien que moi j’avais coupé plus jeune. Quand je suis malade elle le ressent. Elle a su que j’étais enceinte sans me voir, que j’aurais une opération en 2020 car elle avait les marques des pansements sur elle.
Es-tu proche de ta sœur jumelle ?
Aujourd’hui nous sommes très différentes. Physiquement, je suis plus ronde, avec un visage plus rond et une ossature plus longue. Nous avons également des caractères totalement différents. Je me suis éloignée d’elle très tôt car je voulais être moi et pas seulement une part d’elle. Elle est très proche de moi, et moi beaucoup moins, et je ne le regrette pas.
As-tu toi aussi des jumeaux ?
Elle comme moi n’avons pas eu de jumeaux, mais j’aurai aimé en avoir. Je n’aurais pas fait en sorte qu’ils soient fusionnels, mais plutôt qu’ils cultivent leurs différences.
Mes parents n’ont jamais fait en sorte que l’on fasse tout ensemble, mais qu’on suive notre propre chemin, chacune de notre côté.
Aujourd’hui je suis plus ouverte que ma sœur car je me suis vite détachée mais pas elle. Elle est souvent déprimée, dépassée, pas autonome et à beaucoup besoin des autres.